You'll Get It

La tournure prise par les événements n'était pas celle désirée par Pan. Il aurait voulu les manipuler davantage, jouer avec eux. Mais aussi comprendre, percer les secrets de ces sentiments qui lentement naissaient entre eux. Non pas qu'il ne les connaissait pas, mais tout ce temps loin du monde, coupé de tut. Il avait finit par... Oublier. Mais rien ne se passe jamais comme l'on peut le prévoir et tandis qu'il tenait Emma et Killian à bout de nerfs, l'Ombre avait fait son entrée.

Alors il était partit une fois que la demoiselle eut entraîné le pirate loin de lui. Il y avait eu une once de soulagement dans son esprit, lorsqu'ils avaient quitté les lieux si rapidement, et finalement il avait rejoint l'Ombre, et s'était laissé guider. Les choses n'étaient pas réjouissantes. La colère l'avait gagné, avait emporté toute raison sur son passage. Il avait laissé soin à Felix de conclure tout ça, s'était lui occupé de Wendy. Il lui avait fait quitter sa cage, avait soigné ses quelques plaies et l'avait installé dans sa chambre sous la bonne garde de Sam et son frère. Mais tout cela, tout ce qu'il avait éprouvé faisait bien trop pour son esprit. Il lâcha un profond soupir, et finalement il s'éloigna.

Sur cette île il n'y avait qu'un endroit où il se sentait bien, qu'un endroit où il pouvait respirer et réfléchir loin de tous. Personne n'y venait jamais, tous respectaient ce sanctuaire. Il y était en paix... Du moins en général... Car ce soir là, rien allait être comme d'habitude. Au sommet de son arbre Peter n'avait pu ignorer l'arrivée du Capitaine. Non pas ici, pas maintenant. Pas alors que ses pensées l'avaient entraîné vers ses plus grandes faiblesses. dans sa main une poupée mal faite été serrée avec force. Dans ses yeux une lueur étrange avait pris place. Il inspira profondément, avant de dissimuler l'objet dans sa pochette. Il passe une main sur son visage et finalement intrigué par cet appel, c'est sans bruit qu'il descend de l'arbre.

Il prend quelques instant, trouve l'endroit le plus plongé dans l'ombre, ne veut pas de laisser de marge de manœuvre à Killian, et après un instant, il lâche. « ▬ Que veux tu ? L'Ombre t'a parue plus intéressante que l'originale ? » Un ton moqueur, qui dissimulait bien d'autres secrets...

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Il avait donc fallut que Killian revienne sur ses pas. Que sa curiosité l’emporte sur tout le reste. Qu’il veuille lui aussi des réponses à cet étrange comportement. Une attitude que Peter Pan lui-même n’était en ce moment pas capable de comprendre ou décrire. Un comportement sur lequel il ne savait pas poser le moindre mot. Et là était bien son problème. Tapit dans l’ombre l’adolescent observait le pirate. Silencieux, il savait bien que l’obscurité ne pouvait pas dissimuler. Elle était même la première des traitresses. Mais il y a des regards qui ne doivent pas être vu. Et à cet instant c’est le cas de ses yeux gris vert. Et c’est bel et bien en vain qu’il avait tenté de provoquer le capitaine. Cette fois-ci ce dernier semblait réellement déterminé, et rien ne pouvait le changer de voix. Un soupir traversa l’esprit du Garçon perdu, et finalement il le formula. Alors son corps se mit en mouvement tandis que la voix du Capitaine raisonnait. " L'obscurité ne te protège pas tu sais. " Alors le jeune garçon avança, sorti de l’ombre, sa silhouette se dessina d’abord difficilement dans l’épaisse brume, puis elle fut très claire. Alors il se figea net, tandis que de nouveau Jones parlait. " Tu n'as pas répondu à mes questions, de manière sincère je veux dire. Tu sais ? Ce que tu exiges tant des autres. "

Qu’il pouvait avoir raison à cette seconde, pris à son propre piège Peter n’avait d’autre choix que dévoiler ce secret là si il souhaitait que cet étrange équipage continue de jouer avec lui. Dans cette semi obscurité qui le protégeait encore, Peter Pan sembla se redresser, s’agrandir, reprendre contenance. Et c’est seulement après cela qu’il revint vers le Capitaine. Son visage semblait toujours emparé de doute et d’inquiétude. Ses traits plus tirés, lui retiraient cet air d’enfant. La colère de ceux qui ont été blessé au plus profond de leur chair pouvait se lire dans ses yeux trop clairs. Il prit une légère inspiration comme pour se redonner contenance. « ▬ Je t’écoute, que veux-tu tant savoir et qui ne souffre d’aucun délai Capitaine… »

Il n’y avait rien de moqueur dans sa voix, mais une réelle sincérité, et ce même si il se doutait parfaitement des questions qui trottaient dans la tête du pirate à cette seconde. Le tout serait de ne pas trop en dire, de ne rien dévoiler d’inutile et surtout de ne céder ni à la colère, ni à la panique. Bien que cette dernière lui soit parfaitement étrangère depuis bon nombre d’années. Il prit le temps de se placer face à Killian, et malgré une tension certaine il retrouva cet air de défiance. « ▬ Satisfait ta curiosité, je t’en prie… »

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Son masque était difficilement accroché à son visage, l’amusement était feint et cela se voyait se sentait même pour lui. Alors pour un observateur de 300 ans, il savait que cela ne prendrait pas. Mais il était ainsi, tenter de masquer le faux, pour ne laisser passer que le vrai. Mais bien vite le pirate lui fit de nouveau perdre ce sourire provocateur qui était le sien. Il évoqua de nouveau ses questions, assurant avec tant de confiance qu’en réalité il cherchait des réponses à ses propres doutes. Le visage de Pan se releva légèrement et finalement il fut pris dans son propre piège. Lui qui avait demandé sincérité et vérité, ne pouvait faire autrement que d’appliquer ses propres règles. C’est donc le visage fermé, la mâchoire légèrement crispée qu’il souffla un « ▬ En effet, je voulais des réponses, vous me les avez partiellement données… »

Les bras le long du corps, immobile et affrontant cette lutte interne qui était la sienne, Peter paraissait s’assombrir à mesure que son regard pâle décryptait l’attitude de Hook. Ce dernier se faisait défiant, moqueur peut être et cette situation ne lui plaisait guère. Il vit sa main sur son ceinturon, cette épée si solidement accrochée, et déjà il sentait les prémices de cette faille se dévoiler. Il savait, son secret ne tiendrait pas face à cet homme-là, et déjà il cherchait comment lui dissimuler l’identité de celle qui avait provoqué ce si grand désordre dans son esprit si organisé. Sa question frappa comme un coup de fouet dans l’air. Pour la première fois Pan entendait de véritables mots posés sur ce qu’il éprouvait dans les tréfonds de cette âme violemment abîmées. « Des sentiments. » Etait-ce donc cela qui tourmentait son esprit trop organisé, trop sûr de lui ? Bien vite il comprit qu’entre les lèvres du pirate ces mots n’étaient nullement une affirmation, mais bien une question à laquelle il allait devoir répondre avec sincérité. Ses sourcils se froncèrent rapidement avant qu’il ne resserre encore un peu si possible ses poings sur eux même. Alors sa voix lâcha dans un murmure. « ▬ Je ne sais pas si découvrir est le bon terme à employer dans cette situation. Mais oui tu peux dire cela comme ça… »

Pris à son propre piège, dans un étau, avouer qu’il s’agissait bel et bien de sentiments semblait lui donner une certaine agitation. Tout cela allait bien au-delà de ses plans. Sortait du prévu pour atteindre un point de non-retour. Cette limite franchie il savait que Killian saurait s’en servir contre lui. Pourtant il était bel et bien coincé face à lui. Il avait promis, et il était bien connu que Peter Pan savait honorer ses promesses. Ainsi resta-t-il immobile face à lui, attendant de voir ce qui allait sortir de tout cela…

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Trop longtemps le masque de Pan avait été accroché avec force sur son visage, mais il n’avait fallu qu’une arrivée, que la naissance d’un lien aussi profond, pour que ses propres tourments remontent à la surface. Et si ce jeu avait eu pour optique, non pas de faire souffrir, mais bien de tester les limites d’une telle relation, apprendre de la bouche de Killian, qu’il n’avait fait que le renforcer provoqua un trouble des plus visible sur les traits de Peter. Il arqua un sourcil, semblant demander des explications silencieuses. Comment étaient-ils passés au-delà de tout ce qu’ils avaient vécu en cette nuit ? Comment avait-elle pu lui pardonner si vite cette trahison qu’elle avait clamée si fort. C’était à ni rien comprendre, et cela ne faisait qu’ajouter à ses interrogations qui déjà perturbaient son esprit. Pouvait elle aussi lui pardonner ? Non il n’y croyait pas. Personne ne le pouvait. Trop de le personne le comparait à un démon, il avait semé trop de troubles et de désolation pour que cela soit possible… Il savait pertinemment ce qui lui arriverait si l’un d’entre eux parvenait à lui tomber dessus.

Mais voilà que Killian trouve la faille, pose son doigt dessus, et se décide à ne plus la lâcher. Jeu trop tentant, revers de la médaille. Il ne doit rien dire, et malheureusement, il est pris à son propre piège. Il avait demandé honnêteté à tous, il ne pouvait faire autrement que de leur rendre la pareille. Sinon tout jeu s’arrêterait là, et ce n’était pas ce qu’il souhaitait. Sauf que ces questions-là… Il pensait les avoir suffisamment protégé.  Une erreur à n’en pas douter… Des sentiments… Le mot était posé, il ne pouvait plus faire machine arrière. Et face à cette constatation, il serre les poings, et son visage se referme.

Le rire du pirate ajouta à cette sensation qui le prenait à la gorge. L’impression que ce n’était pas mérité, que cela allait lui jouer un mauvais tour. Qu’un abysse venait de se créer, une faille si profonde que tous pourrait s’y engouffrer un à un pour mieux le détruire. L’amour n’était pas une faiblesse, l’amour était pour lui dangereux, et l’empêcherait d’être qui il voulait vraiment être. Sans se rendre compte que – peut-être – il s’induisait lui-même en erreur. Son regard se vrilla avec haine sur Killian tandis que ce dernier riait, il n’avait pas le droit de se moquer ainsi ! Pas lui… Et lorsqu’il enchaîna les questions avec tant de provocation, Peter lui préféra détourner son regard. Cette vérité, ce secret si bien gardé, n’était pas un jeu. Pourtant il l’avait promis, il dirait la vérité. Et tel un maléfice jeté sur lui, il répondit aux questions de Killian. « Nul besoin de te la présenter tu la connais déjà… » Et quand il évoqua une quelconque concurrence a sein des Perdus pour gagner sa place aux côtés de celle qui le troublait ainsi, c’est avec une véritable colère qu’il lâcha. « Le premier d’entre eux qui touche à un de ses cheveux je le tue ! » C’est avec la même violence qu’il s’était empêché de bouger pour ne pas sauter à la gorge de celui qui avait osé ne serait que proféré cette idée. Son regard vert se posait avec rage sur lui, ses jointures devenaient blanches à force de se serrer ainsi.

L’éternel adolescent tenta un instant de reprendre contenance, de se redresser pour dissimuler le fond de cette faille qui le rendait si humain… Et c’est dans un murmure qu’il souffla « Tu as finit maintenant ? »

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Le rire du pirate raisonna avec bien trop de violence aux oreilles de Peter, rien de tout cela ne l’amusait, et si l’espace d’un instant il avait vacillé, cette fois il refusait de le laisser prendre le dessus. Il serra les poings, refusant de dévoiler davantage cette faiblesse. Et pourtant… pourtant l’homme devenu adolescent était loin de s’imaginer que Killian avait compris. Ô bien sûr, il ne devait pas se douter de l’ampleur de ce trouble, de ce gouffre qui se créait en lui. Sinon il aurait été loin, très loin d’avoir envie de rire. Car si l’adolescent pouvait – pour le moment – se contenir, rien n’assurait qu’il y parviendrait encore longtemps… Sa colère bouillonnait, et les questions du pirate ne l’aidaient en rien. Pris à son propre piège, le lion tournait dans sa cage. Ainsi il ne put que reconnaître que le pirate connaissait la jeune demoiselle qui provoquait cette sensation en lui. Déclencha sa colère quand il précisa la présence d’autres garçons auprès d’elle. Et c’est sur ce point que Killian insista.

La mâchoire serrée, Peter porta son regard vert sur Jones, et dans un murmure il répondit cette première ‘attaque’ « J’ai toujours pris soin d’elle, elle n’a manqué de rien et sait que je la protégerai ! C’est ce que je ferai toujours… » En prononçant ces mots, son regard s’était fait frondeur, tel un enfant qui refuse qu’on lui retire ce qu’il a de plus précieux. Il eut un léger mouvement de la main, comme pour décrisper cette main inlassablement serrée. Mais cela ne semblait servir à rien. Elle se referma naturellement sur elle-même, comme un piège sur une souris. Et à cette remarque sur le nombre de Perdus il susurra « Je les ai à l’œil tous autant qu’ils sont… » . Aucun d’eux ne pourrait en effet s’approcher d’elle sans que Pan ne le sache. Il lui avait assigné de la compagnie, mais plus encore l’Ombre veillait… Sa plus fidèle amie…

Le doute n’était pas permis, il ne pouvait pas laisser Hook s’engouffrer dans cette plaie ou c’est tout son univers qui s’écroulerait… Et cela il ne pouvait se le permettre. Dans ce genre de situation il ne savait quoi faire, ne savait pas comment s’y prendre. Alors l tenta de clôturer cette conversation. Mauvais choix. En effet l’homme fae à lui, proposa de ‘libérer’ la demoiselle, de l’emmener avec eux. Son regard se fit alors plus sombre et il ne put retenir un pas, ni même cet index qui se pointe sur lui avec colère. Une rage qui sort de ses mots, et dévoile cette possessivité qui peut être la sienne. « Si tu l’emmènes loin de moi je te retrouverai, et cette île sera un paradis pour toi à côté du sort que je te réserve… »

Il ne pouvait imaginer cette situation, et finalement il recula, reprenant sa posture initiale, droit, frondeur, comme si cette simple attitude pouvait tout balayer sur son passage, mais tout le trahissait….