Je n'ai pas connu mon père: c'est ma mère qui m'a élevée toute seule. Il s'appelait Dyonas et a rencontré ma mère, Ana, lors d'une chasse à courre au plus profond d'une forêt de Touraine. On raconte qu'ils étaient tous les deux à la poursuite d'un cerf blanc lorsque mon père est tombé de sa monture. L'animal a alors fait demi-tour et l'aurait piétiné si ma mère, habile archère et Dame d'Avalon, ne lui avait décoché une flèche mortelle.

Il était au service du duc de Bourgogne puis du roi Ban. Ses exploits à la guerre lui ont valu un fief, la forêt de Briosque et le château de Compére. Mais il était le plus souvent parti à la guerre et je n'ai pratiquement aucun souvenir de lui.

Quant à ma mère, elle adorait chasser et galoper au plus profond des bois. J'ai été élevée au château de mon père toute ma petite enfance jusqu'à ce que j'atteigne l'âge de prendre la suite de la lignée des prêtresses de la Mère Eternelle dont je suis issue.


Je fus éduquée par les prêtresses de l'Île Sacrée où l'on m'initia à la magie et où l'on me mit en contact avec les sources de la connaissance que nous dévoilent les Natures de l'Univers.

Un jour , j'étais assise sur la pierre qui borde la fontaine de Barenton, et c'est là que je l'ai vu pour la première fois. Il est arrivé par le chemin, les cheveux auréolés par les rayons du soleil. Je n'ai pensé à rien: mon esprit s'est vidé. Merlin m'a alors regardé et dit

- Pour vous, je peux soulever des châteaux, marcher sur un étang sans me mouiller les pieds, faire courir une rivière là où il n'y en a pas...

je me suis juste efforcée de graver dans ma mémoire cet instant magique où l'on devine que plus rien ne sera jamais comme avant...

C'est un peu avant l'avènement d'Arthur, que je devins la Dame du Lac. Depuis, avec Merlin, je garde les secrets qui entourent les incommensurables pouvoirs d'Excalibur, l'indestructible épée d'Arthur ainsi que ceux du Saint-Graal .

Je suis celle qui recueillit, éduqua et forma l'enfant qui deviendra le meilleur chevalier du royaume de Camelot :Sir Lancelot .

J'ai élevé mon fils adoptif  dans les plus pures traditions de la chevalerie et je me suis efforcée de lui transmettre les sentiments les plus nobles: le courage, l'honneur, la noblesse et le respect de l'autre.

Aussi lorsque en regardant dans les eaux sacrées d'Avalon je compris que mon enfant avait été disgracié par Arthur, j'entrepris un voyage à travers la forêt enchantée pour le retrouver et tenter le remettre sur le droit chemin.

Bien sur je m'étais rendue compte que quelque chose de néfaste flottait mais j'étais loin de m'imaginer qu'il s'agissait d'une malédiction dont j'allais être l'une des victimes...

A Storybrooke je vis une existence tranquille entre mon jardin, la forêt et mon cabinet de kinésithérapeute. Célibataire convaincue et convaincante (la solitude ne me pèse pas) je suis bien plus intéressée par le sort commun que le mien propre. C'est ainsi que je fournis souvent Grany en plantes aromatiques et les habitants de la ville en remèdes naturels et cosmétiques.

A propos de plantes, j'ai une affinité bien particulière avec la nature et tout ce qui en est issu. Je connais leurs secrets, je les écoute et comprend leurs vertus. Il en est de même pour les corps qu'ils soient humains ou animaux. Je sais les faire parler. C'est en apposant mes mains à des endroits clés tels que le visage le crâne et les pieds que j'arrive à deviner ses souffrances et ce qu'il faut "réparer". De la magie ? Non voyons : c'est de la science. De la microkinésithérapie exactement. Nous avons souvent de longues discussions à ce sujet avec Archi le psychiatre de Storybrooke. Nos métiers sont en quelques sortes complémentaires. Le magnétisme que je possède me permet de couper le feu et d'apaiser les souffrances.

J'aime le calme, la lecture, la méditation mais aussi m'amuser, rire, je fais parti du comité des fêtes de la ville, je joue de la harpe et je chante. En fait je suis même une star de karaoké!

Bref ma vie me plait beaucoup même si à quelque part je sens que quelque chose, ou quelqu'un ? me manque.

Et puis un jour...la malédiction fut levée et je pris pleinement conscience de qui j'étais et du royaume que j'avais, bien malgré moi, laissé à l'abandon. Rien ne fut simple. J'ai du faire appel à de lourdes préparations tant corporelles que mentales pour reprendre contact avec les miens. Mais c'est de la façon la moins magique qui soit que j'ai appris ce qu'était devenu Lancelot et comment il était mort.

Seulement voilà, le destin de mon enfant n'est pas celui-ci. Sa mort est trop prématurée et bouleverse l'équilibre dont le royaume de Camelot et Avalon ont besoin. Cora, en le tuant, a créé un événement qui ne suit pas le fil du destin de Lancelot. Voilà pourquoi je ne peux me résoudre à un tel aboutissement.

Je suis la Dame du Lac, Grande Prêtresse d'Avalon, et il m'appartient de rétablir l'équilibre.

Alors que je m'emploie à reprendre contact avec Merlin, j'apprends que Morgane s'est rendue ici...

Lorsque la malédiction a été levée il m'a fallu un peu de temps avant de prendre vraiment conscience de tout ce que cela pouvait signifier. Si il y a une chose que j'ai appris en tant que prêtresse c'est que les premiers moments de "retour à la réalité"' vous submergent, il faut prendre le temps de les approfondir et laisser la mémoire refaire le tri. J'ai donc suivi tout le monde au royaume de Blanche Neige et nous avons dû affronter des singes ailés qui semblaient garder la cité. Je connais les créatures et pour moi celles-ci ressemblaient à des typhons, une divinité primitive titan des vents forts et des tempêtes. Ce qui m'a étonnée toutefois c'est de les voir si loin d'une mer ou d'un océan quelconque. Il faut que quelque chose ou quelqu'un influence fortement ces créatures pour les éloigner de leur milieu naturel...

Après avoir interrogé les runes, la Déesse m'envoya un signe : trouver un dragon et un puits. Et là j'ai l'impression...que tout cela m'éloigne de mon objectif principal : retrouver Lancelot. Si j'aime beaucoup les habitants du royaume enchanté et que je souhaite continuer l'aventure à leurs côtés il n'en demeure pas moins que Camelot et Avalon sont mes priorités. Blanche Neige et Regina m'ont dit comment mon fils était mort mais je n'ai pas vu son corps. Toutefois ne pas suivre les signes qui me sont envoyés serait certainement contraire à la voie qui s'offre à moi alors je pars à la recherche du dragon, sur une route que je connais : celle qui mène à Camelot. Il est arrivé plusieurs fois aux chevaliers de la table ronde de sauver des villages mis en péril par les ravages que peut faire un dragon. J'ai donc bon espoir d'en trouver un.

C'est en traversant Sherwood que la chance me sourit. M'arrêtant à une auberge pour passer la nuit, je partage la tablée d' un certain Allan et ses joyeux compagnons : la bande de Robin des Bois, présente pour organiser une battue dans la forêt afin de capturer le dragon que l'on a vu vers Nottingham. Naturellement je propose mes services en expliquant qui je suis et nous voilà partis...

Nous ne tardons pas à la trouver (ce genre de créature passe rarement inaperçue), toutefois je remarque qu'il semble perdu. Son vol n'est pas décidé et ferme et il crache le feu sans que cela aie l'air d'être calculé. Nous le suivons, le jour se lève et nous entendons pleurer derrière un arbre.

Le dragon s'était transformé en petit garçon d'une huitaine d'années. Il s'appelle Eustache et nous explique qu'il n'a pas fait exprès d'être un dragon en nous montrant un bracelet en or qu'il n'arrive pas à enlever. Il vient de Narnia. Touchant ma bourse en cuir contenant les runes je lui demande si par hasard il y a un puits sacré là bas et il nous répond que oui. Nous voici donc partis lui et moi, remerciant chaleureusement Allan et ses joyeux compagnons. Je m'attache beaucoup à cet enfant qui m'explique avoir trouvé ce bracelet parce qu'il a été trop curieux.

Lorsque nous arrivons à destination, j'appose ma main contre la pierre de ce puits afin de l'écouter. Je me penche sur Eustache et je commence à le débarbouiller avec l'eau sacrée. C'est alors qu'un lion apparait. Un lion majestueux, imposant : Aslan.

A ma grande surprise, il fait la leçon à Eustache sur le fait d'être trop attiré par les richesses au point d'en perdre tout sens commun. Eustache acquiesce regrettant plus que jamais son comportement et promet que cela ne se reproduira plus jamais et qu'il sera un bon Narnien. Le bracelet tombe de lui- même du poignet du petit garçon. Aslan se tourne vers moi

"Mes hommages Dame du lac. Je sais qui vous recherchez. Prenez ce bracelet et souvenez vous d'une chose : Lancelot, lorsqu'il était au service du roi Georges était surnommé le « Léviathan ».

Aslan souffle alors doucement sur moi et je me retrouve à nouveau dans la forêt enchantée. Alors que je me précipite à la recherche de Blanche Neige...je me réveille dans mon cabinet à Storybrooke en train d'ausculter un patient.