Combien de temps avait-elle bien put passer à se remémorer chaque trait de son visage ? Combien d'heure à se souvenir du timbre si mélodieux de sa voix ? Combien de larme à regretter de ne pas être près de lui ? Elle ne s'en souvenait plus. Depuis que ses souvenirs lui appartenaient à nouveau, Lorelei - elle peinait à se faire appeler Sophie de nouveau - cherchait un moyen de retrouver ceux qui l'avaient toujours soutenu après qu'on lui ait lancé cet horrible maléfice. Mais les jours étaient passés sans que rien ne change. Et cette année oubliée ... A chaque fois qu'elle y repensait, elle avait l'impression qu'on lui brisait le coeur à nouveau: ne plus savoir si elle avait put Le revoir la mettait dans tous ses états. Une année entière qui semblait n'avoir jamais existé. Que devait-il penser d'elle ? Incapable de le retrouver, tout juste bonne à rester enfermée dans la boutique qu'elle tenait dans la grande rue de Storybrook. L'absence de client, ces derniers temps, lui avait permit de créer son "carnet de recherche" dans lequel elle consignait tout ce qui pourrait lui permettre de retrouver les habitants du "bordel ambulant d'Hauru".  Quelques pistes se laissaient entrapercevoir mais il aurait été bien trop facile qu'un membre de la communauté de Storybrook se nomme de la même manière que dans leurs vies antérieures. Pas de Marco, ni même de Sorcière des Landes, quant à Hauru, il semblait être le fruit du rêve éveillé d'une jeune femme. Les seuls sorciers se faisant remarquer n'étant pas de son monde, Lorelei se demandait si elle avait été la seule à se retrouver coincée ici ...

Elle relisait inlassablement les mêmes lignes, les mêmes témoignages qu'elle avait put recueillir de gauche et de droite sur les habitants de Storybrook dans l'espoir de percevoir un détail qui lui serait, jusqu'alors, resté invisible. Il y avait bien cette histoire de pharmacien. Pas le nain ... Non, l'autre. Celui qu'on disait un peu bizarre, certains pensait même qu'il était magicien. Elle jeta un coup d'oeil à l'horloge suspendue sur le mur d'en face avant de refermer son calepin dans un bruit sec. Il lui restait quelques minutes avant l'heure" de la pause déjeuner", si elle se dépêchait et fermait, exceptionnellement, en avance, elle aurait peut être une chance d'arriver à la pharmacie avant que celle-ci ne ferme à son tour. Ni une, ni deux, elle attrapa sa veste et son sac et traversa la rue, quelques mètre plus loin, pour rejoindre la mystérieuse officine. Elle ne se souvenait pas avoir eut besoin d'y aller un jour: elle ne tombait que rarement malade et le traitement qu'elle prenait au quotidien pour ses problèmes de santé lui venait directement de l'hôpital. Le petit cliniquement d'une clochette qui retentit, alors qu'elle ouvrait la porte, la fit sourire: cela lui rappelait la "boutique" de Jenkins et Pendragon auxquels on venait régulièrement sonner. Regardant autour d'elle, elle se sentit soudainement mal-à-l'aise: la boutique était déserte et elle prenait conscience du ridicule, potentiel, qu'elle pourrait s'attirer en sautant sur un inconnu comme elle s'apprêtait à le faire. Elle referma doucement la porte derrière elle mais, alors que la clochette tintait à nouveau, personne ne vint. « Excusez moi ... Il y a quelqu'un ? » Sa voix se répercuta contre les murs et la jeune femme sentit son sentiment de malaise augmenter. Avait-elle réellement eut une bonne idée en venant ici ?

Elle passa nerveusement la main dans ses mèches argentés, tentant de calmer son coeur affolé alors qu'une silhouette se découpait enfin dans l'obscurité de l'arrière boutique. Elle n'avais jamais compris pourquoi ses cheveux étaient restés de cette couleur, encore sous le joug du mauvais sort de la sorcière des Landes. Elle voyait bien le regard étonné du commun des mortels sur son étrange chevelure blanche mais cela faisait bien longtemps que Lorelei avait cessé de justifier de l'origine "naturelle" de mèches nacrées. Elle s'était demandé si Hauru avait gardé ses cheveux noirs ou s'il avait retrouvé sa mauvaise habitude de les colorer en blond: cette question, aussi idiote soit-elle, l'avait hautement perturbé, dérangeant ses recherches et augmentant le nombre de "pistes" à vérifier. Alors que les bruits de pas se rapprochaient d'elle, Lorelei avait l'impression que ses jambes allaient la lâcher: l'heure de vérité arrivait enfin et la jeune femme craignait un nouvel échec. « Sophie ? » Il n'y avait pas de mot décrivant les sentiments qui bousculaient le coeur de Lorelei lorsque le pharmacien entra dans pièce. Elle s'était toujours imaginé que les retrouvailles entre deux anciens amis étaient timides, maladroites, empreintes de leur années passées dans cette ville. Pourtant, ce fut un choc, comme un déclic à l'intérieur d'elle même, une évidence: elle faisait face à Hauru. Et cela avant même qu'il ne parle. Intérieurement, elle se trouva stupide: après tout, elle lui avait apporté de nombreux problèmes. Torturant involontairement Calcifer, apportant en son château un sort de la Sorcière des Landes, mélangeant ses potions ... Bien que tout cela ne soit le fruit d'une bonne intention, elle avait chamboulé la vie tranquille du magicien et ignorait encore s'il  serait heureux de la voir. « Sophie c'est toi ? » Le sourire dont il la gratifia fit fondre son coeur. Déjà dans leur monde initial, elle l'avait toujours trouvé très beau, bien qu'un peu effrayée par les rumeurs le concernant et l'accusant de dévorer le coeur des jeunes demoiselles qui tombaient sous son charme. Une fois dans le château ambulant, elle s'était contenté de rester à ses côtés, silencieuse sur ce qu'elle ressentait, déjà heureuse de n'être qu'une étoile aux côtés d'un soleil éclatant.

« Hauru ? » Elle cherchait plus à s'assurer que la présence du jeune homme était bien réelle que de vérifier son identité. La joie de retrouver son sorcier adoré lui fit monter les larmes aux yeux mais, se trouvant stupide, Lorelei tenta de les contenir. Elle était si heureuse de le revoir, de ne plus être seule dans cet endroit. Alors qu'il faisait le tour du comptoir, elle se jeta sur lui, enlaçant sa nuque dans une étreinte non contrôlée. C'était le soulagement qui avait prit possession de son être, l'envie de s'assurer qu'il était bien là. « Je suis rentrée, Hauru. » Se rendant de sa soudaine familiarité avec quelqu'un qu'elle n'avait revu depuis bien longtemps, Lorelei s'écarta vivement, les rouges rougies par la gêne. « Je ... Hum ... Désolée » Elle s'était toujours refusée à avoir un quelconque contact physique avec lui: ignorant quelle serait sa réaction si une vieille femme lui sautait dessus énergiquement. Bien qu'ayant retrouver sa jeunesse, combien de témoignage avait-elle entendu ? Combien de personne surprises d'avoir retrouvé un ancien camarade dont le caractère avait bien changé ?