Ma mère m'a abandonné dans un orphelinat, à l'âge de deux ans. Elle était dans l'incapacité de s'occuper de moi et mon père était mort au front. Elle était fauchée, s'adonnait à des activités douteuses et avait commencée à boire. Néanmoins, elle était restée lucide. Elle s'est passablement dit qu'il fallait faire un choix entre moi, ou la vie dégueulasse qu'elle menait. Devinez ce qu'elle à choisi.
Assez vite, je me suis retrouvé dans un orphelinat en plein coeur de Londres, avec des enfants comme moi, issus de géniteurs lâches, cruels ou... morts. Ma nourrice, Mélissandre, celle qui devait s'occuper de moi, m'avait dit que ces temps-ci, cela se faisait fréquemment, d'abandonner sa progéniture. "Les temps sont durs, c'est la guerre ma grande", m'avait-elle dit. Les temps ? Quels temps ? Je hais le temps. Il nous vole ce qu'il ne nous rends pas. Il nous fait vieillir. Il nous fait mourir.
Quand j'ai demandé si on pouvait le vaincre, ce temps, Mélissandre ma rit au nez. J'ai pris ça pour un non. Puis, je n'ai plus posé de questions, ni sur ma mère, ni sur autre chose, ni pourquoi on nous faisait de la bouillie d'épinards à midi, ni pourquoi je ne pouvait pas jouer avec les garçons, ni pourquoi je devais rester avec les filles et m'initier à la couture, ni pourquoi je ne pouvais pas aller voler dans les rues comme les autres enfants, sans parents, sans orphelinats. Des enfant perdus.
Et moi, c'est ce que je voulais être. Un enfant perdu. Sans lois, sans apprentissage inutiles, la vie faite de rires et de bêtises. C'était ça, que je voulais être. Malheureusement, maintenant que j'étais coincée ici, je ne pouvais plus en sortir. J'ai passé presque 14 ans au St-Andrew's Institution, là ou je vivais. Et puis une nuit, j'ai décidé de tout arrêter. J'ai décidé de partir.
Je me suis plantée devant la fenêtre de ma chambre miteuse et vide. J'avais pris mon petit sac en bandoulière, contenant des barres de chocolat que j'avais piqué dans les cuisines, un briquet et mon petit carnet, ou je notais tout ce qu'il me passait par la tête. Sur le dos, j'avais un simple blouson sur un chemisier propre et un des garçons de l'orphelinat, un copain à moi, m'avait donné son pantalon. C'est tellement mieux qu'une robe ! Et pour les chaussures, j'avais été obligé de garder aux pieds mes petits escarpins noirs tout moches, qu'ils nous fournissent ici. Quant aux cheveux, j'avais enlevé ce chignon serré et tressé que les femmes de chambres nous faisaient quand elles avaient du temps devant elles. Je m'étais lâché les cheveux.
Quand j'ai ouvert la vitre, le vent m'a fouetté le visage, et j'ai eu l'impression d'être libre. J'ai fixé la lune, pleine, brillante, veillant sur les rues vides et endormies. Je l'ai regardé encore et encore, à m'en faire mal aux yeux, puis, j'ai murmuré une seule phrase, qui était issus de mon livres d'histoires "à dormir debout" comme aimait dire Mélissandre. Une seule phrase, venue naturellement. Une seule phrase, qui allait changer ma vie à jamais.
Une ombre est apparue, et, je l'ai accueillis comme une vieille amie. Elle m'a pris avec elle et m'a emporté vers le ciel étoilé. Tout allait si vite, je n'ai eu le temps que d'apercevoir Big Ben, illuminé, sonnant la cloche (il devait être deux heures du matin) ainsi que la Tamise, mais plus rien d'autre. Un tourbillon m'a envahi et j'ai eu le tournis, puis envie de vomir. Je ne savais plus ou j'étais, si j'étais encore en vie, ou si j'étais en train de rêver. Puis, j'ai sentis le vide.
Je n'ai pas osé ouvrir mes paupières closes. En quelques secondes de voltige, j'ai eu l'impression d'être là et ailleurs. C'était très étrange. Puis, je me suis rétamée sur un sol dur et terreux, en faisant un bruit sourd. Je suis resté étendue là, longtemps. Puis, j'ai ouvert les yeux et je me suis relevée.
L'aventure a commencé.
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Je suis une personne assez effrontée et rebelle, dans tous les sens du terme. J'agis et réfléchis après, c'est beaucoup plus drôle. Je suis franche, insolente et je peux facilement blesser quelqu'un avec mes remarques spontanées. Je déteste qu'on me donne des ordres et je dirige ma vie comme je l'entends. Sauf quand c'est Peter qui m'en donne, là, je les exécute. Je n'hésite pas à répondre ou à provoquer une personne, même plus âgée que moi ou d'un rang plus élevé. Mais, ici, la seule personne que je dois respecter vraiment, c'est Peter, alors je sais quand même modérer mes propos avec lui, il n'est pas assez stupide pour se laisser faire. Je me mets en colère facilement et il ne faut pas s'aventurer à trop me contrarier. Je suis sarcastique et je n'ai pas beaucoup de pitié pour quiconque. J'ai un côté mauvaise perdante qui refait souvent surface, bien que j'essaie de me contenir. Je ne suis pas susceptible et j'ai de la répartie à revendre. Je suis brutale et peux être très violente quand je le veux. J'ai une force de détermination si extrême que une fois que j'ai quelque chose en tête, personne ne peut m'arrêter ou me faire changer d'avis.
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Anecdotes ▲ j'ai un toc inquiétant : j'éternue quand je me fais mal ▲ je ne peux pas m'empêcher de parler quand j'ai la bouche pleine ▲ j'ai les dents très blanches ▲ mon haleine à toujours le goût de la menthe poivrée ▲ les gens qui sont mollassons me donnent envie de les frapper, je sais pas pourquoi ▲ outre me battre, je sème aussi la zizanie ▲ je suis téméraire ▲ je suis insolente ▲ parfois, je fais des choses tellement dangereuses et instinctives qu'on devrait me nommer "Meilleure Hyperactive de l'année" ▲ il m'arrive de faire des crises d'angoisses ▲ je suis souvent blasée ▲ je suis toujours en manque d'adrénaline