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 Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie

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Alyce E. Mordigane
Alyce E. Mordigane

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MessageSujet: Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie   Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie Icon_minitimeLun 6 Oct - 17:03

Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie



Le Pantin de Bois et la Messagère
Tu cherche ta Sirène, je cherche mon Maître,
Pour retrouver l'être aimé et notre bien-être
Dans notre quête de vie nous nous croiserons,
Un court instant, ensemble nous les chercherons.







La fumée verte avait déferlé sur elle tel une immense vague de brume verte. Qu’avaient-ils fait encore ?



Alyce dormait, quand tout avait commencé. Elle dormait d’un sommeil rare, sans cauchemar ni rêve, un sommeil profond et lourd. Pour la première fois depuis quelques temps, elle avait eu du mal à s’endormir, blottit dans ses couvertures sur le sol froid de la ville, caché quelque part dans le fond d’une ruelle sombre. Et elle était bien, au chaud, perdu dans les méandres de l’infini néant des dormeurs. Mais un instant plus tard, ses yeux grands ouverts fouillaient le ciel et la terre autour d’elle. Elle dormait, et l’instant d’après, elle avait ressenti le puissant besoin de se réveiller, une détresse urgente qui l’avait tiré violemment de sa torpeur. Quelque chose se préparait, elle le sentait. Et quelque part au fond d’elle-même, Alyce sentait que cela avait à voir avec toute cette agitation qui régnait en ville depuis le retour de personne. Depuis qu’elle avait retrouvé sa mémoire, et donc depuis l’arrivée en ville de la femme blonde, les choses bougeaient, et le plus souvent sans aucune douceur. Et puis récemment, elle et ses compagnons avaient disparu. L’enfant, la maire, l’homme en noir. Ils ne trainaient plus en ville et Alyce avait pu retrouver le calme qu’il lui fallait pour chercher. Pour pouvoir chercher et encore chercher. Elle n’avait plus été obligée de prêter une attention toute particulière à ce qu’elle volait, où elle se cachait, et surtout elle avait pu dormir plus tard que l’aube puisqu’elle risquait moins de se faire débusquer avec la baisse d’activité. Et un matin, elle se réveillât en catastrophe sur les quais du port. Un bateau venait de surgir avec à son bord la femme blonde et ses compagnons. Elle avait aussitôt déguerpit, remballant précipitamment ses affaires et s’envolant à tir d’aile loin de toute cette agitation.

Et aujourd’hui, elle le sentait, quelque chose de semblable se préparait. Rapidement, la petite fille se débarrassa de ses couvertures. Agilement, un chat noir en surgit et escalada souplement les poubelles pour se propulser sur le toit d’une maison. Elle eu alors une grande partie de la ville sous ses yeux, et surtout la brume verte. Encore. Un miaulement d’exaspération fit froncer le museau du petit félin. Comment pouvait-elle chercher convenablement son Maître si les autres en ville faisaient toujours n’importe quoi ! Et tandis qu’elle pensait, la brume se rapprochait à une vitesse alarmante et stupéfiante. Comme la première fois qu’elle l’avait vu.

Dérapant sur les tuiles du toit, le petit chat sauta sur le sol, et la petite fille ramassa rapidement ses affaires. Mais trop lentement pour la fumée qui d’un seul coup, sans sommation, sans avertissement, juste ainsi, la plongeât dans le noir le plus totale. Quand elle rouvrit les yeux, la petite fille était près des autres. La maire, l’homme en noir. La fille rouge. Mais pas de femme blonde, ni d’enfant. La petite fille haleta. Elle se sentait oppressée, compressée, trop entourée. Depuis quand avait-elle développé cette peur du contact des autres, cette frayeur de se retrouver dans la masse  des hommes ? Son souffle était court, erratique, coupé. Il y avait encore ses affaires éparpillées sur le sol. Mais elle restait là, figée, au milieu de tous ces gens. Brusquement, elle fourra la couverture encore dans sa main dans son sac, puis ses affaires à même le sol. Il fallait fuir. Elle devait s’échapper, sortir de ce groupe qui la compressait.

Son sac pendu à bout de bras, elle recula lentement, le centre du groupe en face d’elle. Elle heurta soudainement quelque chose, se retourna brusquement. Quelqu’un. Homme, femme, enfant, qu’elle importance ? Quelqu’un qui faisait partit du groupe, ce groupe qui l’oppressait. Elle ne distinguait même plus son visage, juste cette personne, et les autres tout autour qui les fixaient. Reprenant son souffle d’un brusque appel d’air, elle se recula plus loin de cette personne, avant de se mettre à courir loin de tout cela. Ses pieds la portaient un peu plus loin à chaque enjambé, à chaque pas.

Et d’un seul coup, elle fut seule. Il n’y avait plus personne, rien autour d’elle, si ce n’est son propre souffle fort et puissant. La petite fille se laissa tomber sur le sol pour reprendre sa respiration. Inspirer, expirer. Inspirer, expirer. Encore une fois. Jusqu’à ce que son souffle soit calme et lent, jusqu’à ce que tout soit normal. Et enfin elle fut calme. Elle se hissa alors sur une souche d’arbre, laissant son sac à quelques pas d’elle, incapable et trop faible pour le moment pour le trainer jusqu’à elle. Mais elle avait toujours peur. Peur d’elle-même. Peur de ce qu’elle cachait au fond d’elle. Depuis quand avait-elle développé cette peur du contact des autres, cette frayeur de se retrouver dans la masse  des hommes ? Peut-être était-ce depuis son isolement des autres. Elysabeth n’avait jamais eu de problème à se mêler aux hommes, au contraire. Elle aimait se promener dans les rues des grandes villes et se fondre dans la masse des foules. Elle se sentait alors vivante, loin de la petite maison isolé de ses parents en forêt, isolé du monde et des autres. Oui, Elysabeth n’avait jamais eu peur des autres. Mais elle, elle était Alyce. Mais Alyce n’était-elle pas Elysabeth ? Elle ne savait plus, elle se perdait. Alyce, c’était-elle, celle qui avait peur des autres, celle qui survivait seul dans une ville inconnue et qui cherchait désespérément à chaque heur de son existence son maître. Mais Elysabeth n’était-elle pas elle aussi ? Oui, Elysabeth, c’était elle, celle qui était au service de son Maître à jamais, celle qui était redouté, celle qui était la Messagère. La messagère, elle l’était toujours. Mais qui était-elle réellement ? Les deux et aucune. Elle ne savait plus.

Mais elle n’avait pas le temps de se plonger dans ses questionnements de son identité. La, oui ! Elle l’avait senti. Cette impression que son être s’était dédoublé soudainement, violemment, rapidement, avant de reprendre tout aussi brusquement sa place. Oui, un écho, il était quelque part ici ! A nouveau son souffle s’accéléra, mais ici d’impatience. Il était ici, elle le sentait, elle le savait. Sentait-il lui aussi sa recense ? Non. Il n’avait pas appelé, peut-être même la pensait-il encore dans la ville maudite ? Oui, surement !

Fébrile, Alyce replia ses jambes en lotus sur la souche d’arbre où elle était toujours et ferma les yeux. Impatiente, elle eut tout d’abord du mal à se concentrer, mais rapidement elle plongeât en elle-même, à la recherche de cet écho qui s’effaçait déjà. Elle en retrouva pourtant le fil, durant quelques secondes, où elle acquit la certitude qu’Il était bien dans ce monde. Mais aussitôt après, elle perdit cette trace et se retrouva seul dans son esprit. Un sanglot monta dans sa gorge lointaine, dans son corps, qu’elle réprima pourtant, presque automatiquement. Elle l’avait perdu, mais elle l’avait aussi trouvé. Un sourire étira les lèvres lointaines de son corps. Un soupire franchit ses même lèvres. Enfin, elle pouvait faire quelque chose. Chercher véritablement, pour de vrai, et non dans le vide, en vain, en devant toujours rester à la même place. Elle avait enfin une chance de le retrouver.  




Dernière édition par Alyce E. Mordigane le Lun 20 Oct - 15:48, édité 1 fois
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August W. Booth
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MessageSujet: Re: Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie   Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie Icon_minitimeMer 15 Oct - 21:56



Non… dit August.

August expira fortement. Sa respiration se bloqua et son abdomen se contracta. Il balaya les alentours avec des yeux lourds et inexpressifs, puis il leva ses deux bras devant lui et écrasa les paumes de ses mains contre ses tempes.

– Non, non, non, non, non, non, non, non, non, répéta August.

Ses grands yeux bleus brillaient comme deux billes. August continuait d’observer avec consternation les choses qui s’agitaient tout autour de lui. Des visages. Des visages par dizaine. Des visages qui lui semblaient tout à la fois étrangers et familiers. Certains d’entre eux avaient sans doute déjà hantés ses rêves lors ses nuits de doutes. Mais aucun de ces visages ne pouvaient à cet instant précis lui apporter le réconfort qu’il espérait au plus profond de son cœur.

– Où est-elle ?! Cria August.

Mais sa question demeura sans réponse. Il réalisa que son cri s’était étouffé au fond de sa gorge. Au plus profond de lui-même, il savait déjà que l’objet de son désir s’était évanoui dans la nature. L’expression de son visage se transforma davantage en un masque de désespoir. Il était pourtant convaincu d’avoir aperçu Cléo dans la foule, à peine un instant avant que le brouillard violet ne les transporte tous dans la Forêt Enchantée. Peut-être nageait-il en pleine confusion ? Oui, sans doute suis-je confus. Je suis fatigué, je n’ai pas les idées claires, pensa August. August cligna des yeux à plusieurs reprises. Il avait baissé la tête et regardait désormais ses pieds. Il essuya l’arrête de son nez et ses joues avec le revers de ses mains. Je n’ai pas les idées claires… pensa-t-il à nouveau.

Pinnochio ! S’exclama une voix d’homme.

August sursauta. Il releva la tête vers Gepetto. Le vieil homme se tenait debout à un mètre seulement devant lui. August renifla fortement et ouvrit grand ses bras pour se jeter dans ceux de son père. Il l’embrassa avec ferveur.

– Mon papa… Dit-il avec un grand soulagement.

En dépit de sa torpeur, August prolongea son étreinte, puis il attrapa fermement les épaules de son père.

– Papa… dit August avec une voix claire. J’ai besoin de la retrouver. Je dois la trouver. La garder. Tout est ma faute.

Gepetto le fixa un moment sans bouger. Il pinça fermement l’épaule de son enfant. La musculature de son fils était bien plus robuste qu’il ne se l’était imaginé. August était aussi bien plus grand et le dominait largement. Ainsi son pincement n’eut pas l’effet escompté, néanmoins le menuisier ne laissa rien paraître de son étonnement.

– Alors va, mon fils, conclut Gepetto.

Le cœur d’August se souleva dans sa poitrine. August  sentit ses pommettes rougir.  C’est une réaction très humaine, pensa-t-il. Il observa son père, ensuite Jiminy le criquet. Le criquet était fièrement dressé sur l’épaule de son complice de toujours. Son regard effectua alors quelques aller-retours entre les deux personnages.  Une vague de chaleur envahit le cœur d’August. Ils sont faits fait pour être ensemble. Ils ne doivent plus jamais être séparés l’un de l’autre. Les choses doivent rester les mêmes. Rien ne doit changer. Pour toujours, pensa August. Était-ce le bonheur qui l’attendait avec Cléo ? August l’espérait sincèrement. Le remerciant d’abord d’un bref signe de la tête, August embrassa son père sur le front et fit volte-face pour s’éloigner à grands pas en direction de la forêt.

August ne regarda pas une fois en arrière, mais comme il tendait une oreille attentive, il pouvait entendre la rumeur de la foule qui diminuait progressivement à mesure qu'elle s'éloignait de lui. Le temps passait et le soleil commença à décliner dans le ciel. Les jambes d’August le portaient toujours plus loin et ce, presque sans efforts. C’est seulement lorsqu’il enjamba le brin de rivière qui séparait les champs de blés de l’immense forêt qu’il éprouva un doute. En effet, c’était comme s’il venait de franchir une barrière invisible et qu’elle lui interdisait tout retour en arrière.
Augsut réalisa qu’il n’avait pas parlé une seule fois à Emma depuis qu’il s’était réveillé à l’hôpital de Storybrook. Emma sait-elle que j’ai repris connaissance ? Pensa August. L’idée contraire était inconcevable. Il savait malgré tout que son réveil ne resterait pas un secret. Gepetto et Jiminy s’en portaient les garants. Néanmoins, Auguste aurait aimé annoncer lui-même la nouvelle à Emma, et profiter de l’occasion pour la regarder, la prendre dans ses bras. S’excuser. Lui dire à quel point il était désolé. Veiller sur elle. Promettre de la protéger, toujours. Cette dernière pensée fut accompagnée par un certain réconfort intérieur, et par un petit sourire qui illumina le coin gauche de sa bouche. Cela ressemblait en fait plus à tremblement et il fut bref.

Auguste dissipa la moue de son visage en serrant la mâchoire, puis il inspira et expira profondément jusqu’à ce que sa respiration lui semble normale. Avec un geste simple, vif et assuré, il réajusta sa veste en cuir sur ses épaules. Je ne sais pas par où commencer. Je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas ce qui m’attend. Mais j’y vais, pensa August. August leva des yeux neufs et fixa dans l’horizon lointain un point invisible.
Il disparut dans la forêt l’instant d’après.

August continua de marcher jusqu’à ressentir la chaleur du soleil sur son épaule droite. Les derniers rayons du soleil filtraient à travers les branches épaisses des chênes et des sapins. L’ombre de leurs épines formait sur la mousse qui recouvrait le sentier une dentelle délicate. L’eau perlait sur les écorces des troncs tombés pendant les vents de l’hiver. August sentait ses pensées s’apaiser devant le spectacle de la nature.
Il y avait près d’un rocher recouvert de mousse une femme blonde qui portait une longue robe blanche. Elle se tenait dos à August.

– Cléo. Le regard d’August s’attendrit. Cléo ! Répéta August.

Mais la silhouette de la sirène se dissipa dans l’air tel un mirage. Sa disparition venait de faire apparaître un corps plus petit et plus frêle encore. Encore un autre visage, pensa August. August observa avec hébétement la chevelure rousse et le visage au teint de porcelaine qui venait d’apparaître devant lui. Il ne s’agissait que d’une enfant.

– Excusez-moi. August s’approcha calmement. Cette forêt… Cela fait vraiment très longtemps que je n’y ai pas mis les pieds… Je pense que je me suis perdu…

Il leva une main résignée devant lui.

– Ah, laissez tombez, ça ne fait rien… on doit bien sortir de cette forêt un jour…

August souffla et fit volte-face. Il effectua quelques pas qui l’éloignèrent de la jeune fille. Mais pour une raison inconnue, après le troisième pas, il se figea et ne pu se résoudre à s’éloigner davantage. August grimaça légèrement et fit la moue. Il retroussa son nez sur son visage. August haussa les épaules et fit demi-tours.

– Je ne pense pas que la forêt soit un endroit approprié pour une fille aussi jeune que toi. La nuit va bientôt tomber. Quel est ton nom ?

August se gratta l’arrière du crâne. Il regardait maintenant la fillette avec la plus grande attention.

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Alyce E. Mordigane
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MessageSujet: Re: Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie   Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie Icon_minitimeLun 20 Oct - 12:06

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-Cleo !

Un cri profond, lointain, résonnant dans tout son corps. Quelque chose de pressant. Danger. Il faut réagir, faire quelque chose. Danger. Elle ouvre brutalement les yeux, la forêt est sous ses yeux. Le vert des feuilles, l’écorce brune, le ciel clair. Rien.

- Cleo !

C’est derrière. Danger. Elle sent sa présence à présent, juste là, tout près. Il faut agir, rapidement. Prendre par surprise, attaquer, mettre à terre, protéger. D’un mouvement sec et rapide, elle se retourne, les muscles tendus, prêt à se lancer sur le danger, munie de griffes et de crocs plus longs que son visage d’enfant. Ses boucles volent autour de son visage, ses yeux identifient la cible. Ce n’est qu’un humain, elle le voit au premier coup d’œil. Cheveux bruns, barbe de quelques jours, il  ne semble pas menaçant, au contraire. Il semble perdu. Presque… Déçu ? Elle n’arrivait pas à définir l’éclat de ses yeux, mais ce n’était pas dangereux. Sécurité pour le moment. Le regard pensif à présent, elle observa l’humain. Il n’avait apparemment pas vu la tension de son corps lorsqu’il s’était approché, ni le regard farouche et tueur. Il n’avait pas saisit la dangerosité de la petite fille, perdu dans l’illusion de son regard sur une fillette.


-Excusez-moi. Cette forêt… Cela fait vraiment très longtemps que je n’y ai pas mis les pieds…


Elysabeth détaillait alors un peu plus l’humain. Il portait des vêtements de la ville, une veste en cuir, un t-shirt. Certainement pas des habits de la Forêt. Il venait de Storybrook évidemment, il venait du groupe qui s’était matérialisé dans la clairière là-bas. Et il s’était vite éloigner d’eux apparemment. Elysabeth sentit qu’il y avait quelque chose, avec celui-là. C’était un homme qui semblait parfaitement normal, même à ses yeux, ce type de personne à rester avec le groupe. Elle l’avait déjà vu parlé avec la femme blonde, et la maire aussi. Logiquement donc, il aurait dû rester avec le  groupe. Mais il était ici.

-Je pense que je me suis perdu...


Perdu ? Cela faisait-il tant de temps qu’ils avaient quitté la Forêt ? Elysabeth, malgré qu’elle se soit précipitée dans la première direction trouvée, avait rapidement remarqué vers où elle allait. Vingt-huit ans était peut-être passé en réalité, mais ils l’avaient ressenti comme une journée. Plus les derniers évènements, cela ne faisait même pas quelques mois qu’ils étaient partis. Comme pouvait-il se perdre là ou il avait surement vécut ici toute sa vie ? Décidemment, cet homme n’était pas si normal que cela. Il l’intriguait. Sans qu’elle ne se rende compte, Elysabeth s’était détendu, et elle s’était rassise sur sa souche, maintenant face à l’homme.

- Ah, laissez tombez, ça ne fait rien… on doit bien sortir de cette forêt un jour…


Il leva a main devant lui, comme s’il abandonnait déjà ce qu’il faisait. Et Elysabeth du se retenir de ne pas glousser comme une idiote. Non, cet homme n’avait pas vécu ici, ou en tout cas pas longtemps ! S’il espérait sortir rapidement de cette forêt, alors qu’elle s’étendait sur tout un royaume, il avait beaucoup d’espoir ! Et il en plaçait surement énormément dans sa chance. S’il en avait un minimum, oui, il en sortirait un jour ! Mais ce n’était pas pour rien qu’un royaume portait le nom de « forêt enchanté ». Parce que, d’une part, le royaume était littéralement couvert par des arbres, et des bois, et des bosquets, et des forêts. Et parce que, d’autre part, elle était enchantée. Ce n’est qu’une fois qu’on connaissait ce lieu qu’on pouvait en sortir sans trop de difficulté. Enfin, tant pis pour lui. Elysabeth le vit se retourner et partir. Mais elle ne bougeât pas, pas plus qu’elle ne bougeât son regard fixé sur lui. Ce n’était pas terminé, elle le sentait. Et son instinct ne la trompait jamais. Il s’arrêta, puis se retourna vers elle, comme incapable de la laisser. Elle faisait parfois cet effet aux gens. Il haussa des épaules.

- Je ne pense pas que la forêt soit un endroit approprié pour une fille aussi jeune que toi. La nuit va bientôt tomber. Quel est ton nom ?

Ah, elle ne s’y attendait pas à celle-là ! Voila qu’il s’inquiétait pour elle ? Etait-ce donc cela, ce qu’elle lisait dans ses yeux ? De l’inquiétude ? Cet homme n’avait-il donc rien appris dans le monde des contes ? Ne savait-il pas qu’une petite fille évoluant seule dans une forêt, ce n’était pas ce qu’il semblait être au premier abord ? Ses sourcils se froncèrent dans un bel ensemble. Elle sentait à présent son regard vrillé sur elle, et Elysabeth du retenir à grande peine un grognement animal. S’en était presque un affront, que de s’inquiéter pour elle parce qu’elle était une enfant d’apparence. Vraiment…  L’envie de le mordre, là, tout de suite, éclairait son regard. Mais elle était une jeune file civilisé. A cette pensée elle eu un sourire, et répondit à l’homme d’une voix claire et fluette.

- Mon nom ? Tout dépend à qui tu t’adresses, et la personne que tu as en face de toi. Dans la Ville, on m’appelait Alyce. Mais cela ne t’intéresse pas je pense, Elle n’a plus aucun intérêt. Le nom que l’on me donne ici vous importe peut-être plus. Enfin, tout dépend de ce que vous voulez. On me nomme Elysabeth.

Elle songeât un instant à se relever, pour appuyer ses propos. Mais cela ne ferait qu’affirmer sa petite taille et son visage d’enfant, ce qu’elle ne voulait certainement pas. Elle resta donc assise et croisa plutôt ses jambes, dans une attitude plus féminine qu’enfantine. Elle se pencha légèrement en avant, et fixa son regard à celui de l’homme.


- Pour ce qui est de rester seule en forêt, la nuit, apprenez que je suis parfaitement capable d’y évoluer. La Forêt, c’est un peu… mon environnement naturel.


Un sourire carnassier étira ses lèvres, sans qu’elle puisse le contrôler. Non qu’elle veuille le réprimer. Elle ressemblait après tout à une enfant, pourquoi ne pas s’amuser un peu ?  La Messagère en avait même oublier l’Echo. Voilà tellement longtemps qu’elle ne s’était pas amusée, qu’elle n’avait pas eu de contact avec un pauvre ère pris à sa compagnie. Depuis le début de cette malédiction de malheur à vrai dire. Maintenant, elle était achevée, elle pouvait reprendre son temps.

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August W. Booth
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MessageSujet: Re: Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie   Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie Icon_minitimeLun 20 Oct - 22:22


« Mon nom ? » Argua la jeune étrangère. « Tout dépend à qui tu t’adresses, et la personne que tu as en face de toi. Dans la Ville, on m’appelait Alyce. Mais cela ne t’intéresse pas je pense, Elle n’a plus aucun intérêt. Le nom que l’on me donne ici vous importe peut-être plus. Enfin, tout dépend de ce que vous voulez. On me nomme Elysabeth. »

August toussa. L’expression de son visage ne cherchait pas à cacher sa stupéfaction. Il dévisagea Elysabeth sans rien dire. La fillette s’exprimait avec une verve incroyable. Mais son langage était bien trop soutenu, et l’articulation de ses mots étaient bien trop réfléchi pour qu'ils soient contrôlés par une simple enfant.

« Pour ce qui est de rester seule en forêt, la nuit, apprenez que je suis parfaitement capable d’y évoluer. » Continua-t-elle. « La Forêt, c’est un peu… mon environnement naturel. »

August secoua maladroitement les épaules. Il posa un pied devant l’autre. Il releva le menton et continua de fixer le visage impassible d’Elysabeth. August glissa les quatre premiers doigts de ses mains dans les poches de son pantalon. Il tapota ses deux pouces à l’extérieur de ses poches. Il avait bien prit garde à ce qu’une distance respectable l’écarte de son interlocutrice. Les yeux d’Auguste étaient coupables.

– Elysabeth, sachez qu’en aucun cas je ne cherchais à être malpoli. Si je vous ai offensé, sachez que je m’en excuse.

L’expression sur le visage de la petite Elysabeth ne changea pas.

– De là où je viens, on m’appelle August. August Booth. J’oublie qu’ici, à Fairyland, les apparences sont souvent trompeuses. Et croyez-moi, je suis pourtant très bien placé pour le savoir…

August termina sa phrase avec un sourire acerbe. Il retroussa son nez et renifla bruyamment.

– Et donc, Elysabteh, que faites-vous seule dans la forêt interdite ? Vous n’êtes certainement pas une fée car je les connais assez bien. Vous ne ressemblez pas non plus à une nymphe des bois , ni plus à une sorcière.

August retira sa main droite de sa poche et la posa à plat sur sa cuisse

– Écoutez, Elysabteh. Vous, ces gens dans le pré, et moi, avons été les victimes de la malédiction de la Reine. Je ne vous connais pas, mais je suis convaincu qu’il y a quelque part à Fairyland quelque chose, ou quelqu’un, qui compte plus que tous à vos yeux et que vous rêvez de retrouver depuis 28 ans.

August humecta ses lèvres et serra la mâchoire. Il avait ses yeux bleus grands ouverts. August sortit ses mains de ses poches et commença à faire de grands gestes dans les airs.

– Elysabeth, vous semblez connaître ce territoire... Et je me plais à croire que si vous aviez voulu me faire du mal, ou si je  vous étais indésirable, vous auriez déjà agis… Peut-être que je me trompe et que vous me prendrez pour un idiot, mais je sens que vous n’êtes pas une mauvaise personne. Alors, pourrions-nous mettre nos intérêts en commun… ? J’ai besoin d’une personne qui connaisse Fairyland. Et croyez-moi ou non, mais  pour retrouver la personne que je cherche je suis prêt à me perdre dans cette forêt une éternité toute entière s’il le fallait. Mais désormais que je vous ai devant moi, je pense que je n’aurais pas à le faire.
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Alyce E. Mordigane
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MessageSujet: Re: Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie   Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie Icon_minitimeMer 22 Oct - 11:39

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La stupéfaction marquait son visage. Il était … nerveux ? Il bougeait beaucoup en tout cas. Il était évident qu’il avait parfaitement qu’elle n’était pas une enfant. Ou plutôt qu’elle n’était pas une enfant normale. Alyce finit par poser son coude sur ses jambes croisé et d’y laisse son visage, attentive à l’homme en face d’elle. Oui, il était amusant. Et ce qui était amusant était intéressant. Le visage de marbre, elle le fixa sans ciller.

« – Elysabeth, sachez qu’en aucun cas je ne cherchais à être malpoli. Si je vous ai offensé, sachez que je m’en excuse. »

Le besoin d’hausser un sourcil face à son étonnement ne saurait être plus fort. Pourtant, son visage restait de marbre. L’une des premières choses qu’elle avait appris dans ce corps était de savoir jouer de son visage, ne rien laisser paraitre de ce qu’elle ressentait, ou au contraire pouvoir mimer des émotions. Et pourtant, elle s’était largement fait avoir il y a à peine quelques instants. Cet homme avait su déchiffrer ses ressentis. Certes, elle n’avait pas non plus cherché à se contrôler ; Mais il l’avait analysé, et en peu de temps. Elle allait devoir se méfier de cet homme. Trop perspicace à son gout.

« – De là où je viens, on m’appelle August. August Booth. J’oublie qu’ici, à Fairyland, les apparences sont souvent trompeuses. Et croyez-moi, je suis pourtant très bien placé pour le savoir… »

Il n’en fallut pas plus pour que son regard ce vrille à celui de l’homme. August. Peut-être n’était-il pas si dangereux que cela pour elle. Il semblait terriblement…. gentils. N’avait-il aucune prudence de lancer ainsi des informations à tout va ? Il tentait le loup s’en même s’en rendre compte ! Oh oui, il la tentait… Alyce avait maintenant terriblement envie de savoir qui était cet August Booth, pour paraitre aussi gentils. Elle ne prit même pas la peine de cacher la lueur de curiosité qu’elle devinait dans son propre regard. Elle avait après tout réagit, en le fixant, et s’était déjà trahit. Soudain, la tirant de ces pensées, il renifla bruyamment, et peu élégant il fallait l’avouer. Comme pour marquer un certain… dédain ?

« – Et donc, Elysabteh, que faites-vous seule dans la forêt interdite ? Vous n’êtes certainement pas une fée car je les connais assez bien. Vous ne ressemblez pas non plus à une nymphe des bois, ni plus à une sorcière. »

Ah. Elle retroussa son nez également, bien qu’elle ne renifla pas. Pas si bête que ça, l’humain. Et il ne perdait pas de vue ses questions. La mention de la fée la fit sourire. Certes, elle n’en était pas une, cela était certain. Ni une nymphe. Être attaché à un seul cours d’eau, ou pire !, un seul arbre, avec un périmètre de déplacement devait être affreux, absolument. La mention d’une sorcière la laissa par contre de marbre. Elle n’en était pas une, mais aurait pu. Elle ne voyait pas de quel type de sorcière il parlait, car elle, celle qu’elle connaissait, ces femmes étaient plutôt passe partout. Il remua encore. Nerveux n’était peut-être pas le moi, après tout.

« – Écoutez, Elysabteh. Vous, ces gens dans le pré, et moi, avons été les victimes de la malédiction de la Reine. Je ne vous connais pas, mais je suis convaincu qu’il y a quelque part à Fairyland quelque chose, ou quelqu’un, qui compte plus que tous à vos yeux et que vous rêvez de retrouver depuis 28 ans. »

Un peu plus, et un sifflement dangereux passait ses lèvres. Ce n’est que par de grand effort qu’elle parvint à garder ce son dans sa gorge. Cet humain commençait vraiment à être agaçant. Très agaçant. Elle ne le quittait pas du regard. Il n’avait pas terminé. Il semblait s’animer soudain, accompagnant son discours de grands gestes.

« – Elysabeth, vous semblez connaître ce territoire... Et je me plais à croire que si vous aviez voulu me faire du mal, ou si je vous étais indésirable, vous auriez déjà agis… Peut-être que je me trompe et que vous me prendrez pour un idiot, mais je sens que vous n’êtes pas une mauvaise personne. Alors, pourrions-nous mettre nos intérêts en commun… ? J’ai besoin d’une personne qui connaisse Fairyland. Et croyez-moi ou non, mais pour retrouver la personne que je cherche je suis prêt à me perdre dans cette forêt une éternité toute entière s’il le fallait. Mais désormais que je vous ai devant moi, je pense que je n’aurais pas à le faire.

Son visage frémit un instant. Puis il redevint de marbre. Et Alyce explosa. Son rire envahit leur petit bout de forêt, un rire cristallin, enfantin et terriblement dérangeant. Ce n’était pas un rire pur et innocent. C’était quelque chose de tordu, qui n’avait pas sa place dans sa bouche. Elle sentait presque des larmes couler le long de ses joues, ou du moins s’accumuler sous son regard, tellement son hilarité la secouait. Et tout à coup, elle se calma. En un instant, plus rien ne marquait son visage, si ce n’est une légère rougeur. Puis, lentement, un sourire étira ses lèvres. Rapidement, elle décroisa ses jambes, et sauta sur ces dernières. Elle grimpa sur la souche, afin d’être en hauteur, et au-dessus de lui, ou du moins à sa taille. Un idiot ? Non. Trop gentils, oui. Elle marcha quelques instants de long en large pour choisir ses mots, puis finit par se retourner en face de lui.

« -Vous savez, je me suis dit il y à peine quelques minutes qu’il vous faudrait quand même beaucoup de chance pour sortir de cette forêt. Mais là, vous avez carrément une chance de cocu ! J’espère que vous n’êtes pas marié ! »

Elle le fixa quelques instants, sans pour autant vraiment le voir, plongé dans ses pensées. Il cherchait donc quelqu’un. Voilà de quoi la distraire de ses longues journées de recherche. Elle pourrait toujours le faire en fin de journée, si jamais la personne que cherchait l’homme se cachait bien et donc que les recherches prenaient plus de quelques jours. Il cherchait quelqu’un. Son père peut-être ?  

« -Non, pas le père. Il est adulte, et surement indépendant. Ni sa mère surement. Un enfant peut-être ? »

La petite fille interrompit sa marche et fixa l’homme. Il était jeune, mais suffisamment en âge d’avoir une fille en mariage et donc de l’avoir élevé, ou du moins d’avoir voulu l’élever. Mais non. Il n’avait pas d’enfant, elle le voyait bien. S’il avait eu un enfant, il aurait réagi différemment en face d’elle. Inquiet pour son enfant, il l’aurait donc été à plus forte raison pour elle-même, ne voyant en Alyce qu’une enfant, peu importe ce qu’elle disait. Elle reprit sa marche de long en large.

« -Non, pas d’enfant donc. Cela ne sera surement pas non plus une histoire de vengeance ou d’infidélité. Il ne porte pas de d’alliance, donc il n’est pas marré et …. »Elle se figea. « Mais bien sûr ! Vous cherchez une femme, c’était tellement évident ! Vous demandez donc mon aide pour retrouver une femme, qui se trouve dans la forêt Enchantée, ou au moins à Fairyland. »

Elle le regarda, un sourire de pur contentement fleurissant à nouveau sur son visage. Une histoire d’amour mis à mal par la malédiction apparemment. Elle y avait donc échappé. Et l’homme semblait vouloir, et pouvoir ?; tout faire pour la retrouver. Quoi, la belle était donc incapable de le retrouver elle-même ? A moins qu’elle ne soit prisonnière de quelques malfrats réclamant une rançon. Son sourire s’agrandit encore si cela était possible. Si combat à donner ou éviter, le prix de la course augmentait. Et puis Elysabeth se rappela de quelque chose, et son regard se fronça. Comment ça, « mettre nos intérêts en commun » ? Il ne pensait tout de même pas pouvoir l’aider à ne serait-ce que trouver une trace de son Maitre ? L’imbécile. Elle lui jeta un regard. Oh oui, il espérait bien pouvoir l’aider. Elle allait devoir lui faire comprendre qu’il faudrait payer, et certainement en voulant l’aider. Son sourire se fana légèrement, laissant place à une moue tordu sur son visage. A nouveau, elle se planta face à lui, en hauteur, et se pencha.

« -Il est possible que je puisse vous aider, l’humain. Oui, vous avez de la chance. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de … La Messagère ? »

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August W. Booth
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MessageSujet: Re: Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie   Cherchons Ensemble ce qui nous Maintient en Vie Icon_minitimeSam 25 Oct - 22:24



« – Vous n’êtes certainement pas une fée car je les connais assez bien », dit Auguste. « Vous ne ressemblez pas non plus à une nymphe des bois, ni plus à une sorcière ». August avait secoué la tête pour appuyer ses dires. Ses yeux étaient malicieux. Son regard était vif.

Au contact de ses mots, la moue boudeuse d’Elysabeth changea. En effet, la mimique maussade de la fillette s’était un instant transformée au profit d’un sourire gracile, aussitôt évanouit. Incroyable, c’était un sourire inespéré,, pensa August. August ne pouvait désormais plus détourner le regard de sa mystérieuse interlocutrice. L'intérêt qu'il éprouvait pour Elysabeth redoubla. [i]Je n’aurais jamais pensé la voir sourire. Comment se fait-il qu'un sourire aussi naturel métamorphose à ce point l'expression acariâtre de son visage ? pensa-t-il encore.

August était visiblement troublé. Troublé par la femme-enfant qui ne disait rien, mais dont l'expressivité trahissait l'expérience. C'est vrai que l'idée de discuter avec une personne mûre grimée dans un corps juvénile me met mal à l'aise... pensa August. Mais je n'ai pas le choix, je dois la convaincre de m'aider. Et si ce n'est pas de la confiance que je peux obtenir d'elle, alors je dois au moins pouvoir me sentir en sécurité. Après tout, je ne sais pas de quoi elle est capable, conclut August.

August sortit de ses pensées et il décida d'imiter Elysabeth. August étira donc le coin haut de sa bouche. August espérait de cette façon nourrir le lien si fébrile et ténu qui pouvait peut-être se créer entre eux. Et le moins qu'on pouvait dire, c'est que le sourire d'August était tout à fait charmant.

« […] Alors, pourrions-nous mettre nos intérêts en commun… ? […]» avait-il continué.

Mais la réaction de l’Elysabeth s'éloigna de tout ce à quoi August pouvait s'attendre. Elysabeth entra dans un rire incontrôlable et fou. Les hoquets de la fillette perturbèrent August, car ils étaient tout à fait effrayant. Ils déformaient sa voix cristalline, et allaient se briser en de petits aboiements dans l'espace qui les entourait. Cette fois-ci, à défaut du premier, le sourire d'Elysabeth était tellement déformé, exagéré et tordu qu'il la défigurait. August se sentit mal à l'aise. Il avala sa salive. August sentit sa mâchoire se froisser. Son cou s’était raidit. Ses sourcils s’étaient froncés et retombaient lourdement sur ses paupières. Ses yeux brillaient. August releva légèrement le menton. Il détacha ses lèvres l’une de l’autre mais aucun mot de sortit de sa bouche. Il remua la jambe, plus nerveusement que par impatiente. Pour quelqu’un qui se distinguait par sa parole et son dialogue facile, August restait bien silencieux.

– J’aurais au moins réussi à vous décrocher un sourire, railla August, quelques longues secondes après que les éclats de voix stridents d'Elysabeth furent retombés dans la nuit.

Peut-être était-ce à cause du levé de la lune, mais en effet plus aucun oiseau ne chantait. August comprit que quelque chose venait de changer. Cela avait dissipé l’expression bienveillante de son propre visage. Quelques rides s'étaient formées sur le haut de son front. L’attitude générale d’August était devenue soudainement plus neutre, plus réservée. Ses lèvres s'étaient nouées. Le rire d’Elysabeth s’était insidieusement enfouit au plus profond de lui. Entre-temps, elle avait commencé à faire les cent-pas devant lui.

« Vous savez, je me suis dit il y à peine quelques minutes qu’il vous faudrait quand même beaucoup de chance pour sortir de cette forêt. Mais là, vous avez carrément une chance de cocu ! J’espère que vous n’êtes pas marié ! » Se moqua Elysabeth, qui avait apparemment retrouvé son calme.

August grimaça légèrement. Il ne répondit pas et se contenta de hausser les épaules avec un certain détachement. Il ramena ses mains près de son corps et les fourra toutes les deux sans les poches avant de sa veste en cuir noire. Pendant ce temps, malgré tout, ses  yeux bleus continuaient attentivement de suivre les allers retours de la jeune fille sur la souche de l’arbre où Elysabeth s’était perchée. Les pas de la jeune fille étaient aériens et agiles. August se surprit à penser qu’une telle démarche donnait l’impression qu’elle n’était pas plus lourde qu’un chat de gouttière.

« Non, pas le père », continua Elysabeth. « Il est adulte, et surement indépendant. Ni sa mère surement. »

Qu’est-elle donc en train de faire ? Essaie-t-elle de sonder mon esprit? Où veut-elle en venir ? Pensa August. Elle lui jetait autant de regards noirs qu'elle le pouvait. Était-elle en train de délibéré sur son sort ? Ces questions le firent ciller. August plissa davantage les yeux afin de ne pas perdre sa concentration. Bien entendu, August avait deviné que cette conversation n'était pas rhétorique, et que la jeune fille conversait à voix haute avec elle-même. Il aurait donc été inutile qu'il tente d'intervenir. Voyons voir où cela nous mène, pensa August.

« Un enfant, peut-être ? » Questionna Elysabeth.

August roula ses yeux dans ses orbites.

« Non, pas d’enfant donc » conclut-elle avec désappointement.

August cligna des yeux et retroussa son nez d’un air amusé. Avait-elle cherché la réponse à sa question en sondant sa réaction physique ? Un nouveau silence persista lourdement, jusqu’au moment où August commença lui-même à marcher de gauche à droite, mimant ainsi la marche de son interlocutrice. Lorsqu’elle se figeait, il s’arrêtait aussi. Il attendit qu’elle parle mais elle n’en fit rien. Ils reprirent donc leur marche de long en large.

« Cela ne sera surement pas non plus une histoire de vengeance ou d’infidélité. Il ne porte pas de d’alliance, donc il n’est pas marié et …. »

Lorsque enfin Elysabeth cessa définitivement de bouger, August réaligna correctement ses épaules pour lui faire face. Il observa un nouveau sourire naître sur son visage et attendit avec intérêt qu'elle reprenne la parole.

« Mais bien sûr ! Vous cherchez une femme, c’était tellement évident ! Vous demandez donc mon aide pour retrouver une femme qui se trouve dans la forêt Enchantée, ou au moins à Fairyland. »

August expira fortement. Il se lécha les dents lentement. Après quelques secondes d’immobilité, August inspira profondément. Il écarta les bras devant lui puis les abaissa en claquant ses paumes sur le côté de ses cuisses. Elle est douée. A quoi bon chercher à lui mentir... Je n'ai qu'à être sincère,pensa August. August secoua la tête pour abdiquer face à la perspicacité de son interlocutrice.

– Elysabeth… Je dois dire que vous avez touché le point sensible. Je recherche la femme de ma vie. C'est l'amour de ma vie.

August avait retrouvé sa posture de départ, il avait une main posée sur sa cuisse relevée. Mais son autre main était maintenant posée sur son coeur. Quant à Elysabeth, elle balança son torse frêle vers l'avant afin de se pencher au-dessus de lui. August ne bougeait plus. Peut importe désormais  quelle distance les éloignait l'un de l'autre. Il semblait évident que son cas intéressait la fillette. Il se concentra tout de même pour ne pas se laisser troubler par l’ombre frêle mais entière d'Elysabeth, dans laquelle se cachaient les traits de son visage enfantin dans le contre-jour.

« Il est possible que je puisse vous aider, l’humain.» Déclara-t-elle. « Oui, vous avez de la chance. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de … La Messagère ? »

August sourit. C'était un sourire décomplexé. La réponse finale d'Elysabeth surpassait toutes ses attentes. Cependant la dernière question de la fillette l'avait prit de court. La Messagère... songeait August.

– Elysabeth... j'espère sincèrement que vous le pourrez, la remercia August. Alors, êtes-vous donc en train de me dire que vous êtes vous-même "LA" Messagère ? Si c'est le cas, cela n'explique pas votre présence dans cette forêt, mais je vous comprends déjà un peu mieux...

Les yeux bleus d'August étaient grands ouverts. La Messagère...

– Je vous écoute. Quel que soit ce que vous m'apprendrez, le prix que je devrais payer, je le ferais.

August avait parlé d'un ton extrêmement résolu. La Messagère.... songea August.

...Il semble que cette partie de l'histoire n'était pas dans le livre, conclut-il, mais sans même s’apercevoir qu'il avait parlé à voix haute.
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